« Je n’avais pas le choix que de divorcer »… Vraiment ?
C’est devenu la rengaine classique de milliers de femmes après un divorce : “Je ne voulais pas, mais j’ai dû.” Comme si le divorce s’était abattu sur leur vie tel un tsunami imprévisible. Mais non : ce n’est pas un ouragan, c’est un mariage. Elle a choisi cet homme, elle a dit “oui”, elle a marché jusqu’à l’autel sous les applaudissements. Et maintenant elle joue la surprise, comme si son mari s’était transformé en créature inconnue du jour au lendemain.
Il n’a pas changé. C’est elle qui avait imaginé un autre personnage.
Les femmes n’épousent pas des hommes, elles épousent un potentiel
Voilà l’un des problèmes majeurs : beaucoup de femmes ne se marient pas avec l’homme tel qu’il est, mais avec une version fantasmée qu’elles se construisent dans leur tête.
Elles voient un homme, elles appliquent leurs propres projections, des “il pourrait être”, des “je vais le façonner”, et elles pensent pouvoir le rénover comme une vieille bâtisse. Puis, quelques années plus tard, elles découvrent la réalité : le “chantier” est toujours en cours, et elles se réveillent avec la gueule de bois.
“Il est un peu désordonné, mais quand on aura un bébé, il deviendra responsable, sensible, et passionné de Feng Shui.”
Pendant ce temps, les hommes, eux, tombent amoureux de ce qu’ils voient au départ. Et quand la femme change de peau, devient une autre, ils s’interrogent : “Où est passée la femme que j’ai épousée ?”. Le décalage se créé.
Un jeu perdant-perdant pour les hommes
C’est une situation sans issue :
- S’il reste le même, elle lui reproche de ne pas évoluer.
 - S’il évolue, elle se plaint qu’il n’est plus le même homme.
 
L’homme ne peut pas gagner. C’est comme courir un marathon où la ligne d’arrivée recule à chaque kilomètre.
Les avertissements que les femmes ignorent
Quand un homme perçoit des signaux préoccupants avant le mariage, il a souvent le réflexe de se retirer.
Beaucoup de femmes, elles, préfèrent se dire : “Pas grave, je vais le transformer.” Erreur fatale. Des années plus tard, elles s’étonnent que la statue de David ne soit pas sortie de son bloc de marbre. Elles découvrent que la réalité est tenace et que la matière humaine n’obéit pas aux caprices.
“Je n’avais pas le choix”… vraiment ?
Arrivées à la rupture, ces femmes s’affichent sur les réseaux avec le discours classique : “Je ne voulais pas divorcer, je n’ai pas eu le choix.”
Traduction ? “Je n’ai pas obtenu l’homme imaginaire que j’avais construit dans ma tête, alors j’abandonne.”
Et pendant ce temps, le mari est là, désarmé, répétant : “J’étais le même homme du premier jour au dernier. ”
Accepter la base plutôt que fantasmer un projet
Attention, il ne s’agit pas de dire qu’un homme ne doit pas évoluer : gagner en maturité, s’améliorer dans sa carrière, changer ses habitudes de vie. Mais son socle profond — ses valeurs, son tempérament, sa façon d’être au monde — ne se transforme pas par magie sous la volonté d’une femme.
C’est là que beaucoup se trompent. Elles confondent l’évolution naturelle avec une promesse de métamorphose totale. Elles pensent pouvoir “refaçonner” leur mari à l’image d’un fantasme intérieur. Et quand la réalité finit par s’imposer, elles crient à la déception, alors qu’elles se sont elles-mêmes piégées dans l’illusion.
Le choc de l’illusion et de la réalité
Après le divorce, elle débarque sur le marché du dating avec l’assurance d’un chef étoilé débarquant dans une cantine. Sauf que… le marché est brutal. Pas de tapis rouge. Pas de génuflexion. Et encore moins de princes charmants à rattraper à plus de 35 ans avec deux enfants.
La vérité, c’est que beaucoup de femmes découvrent qu’elles n’étaient pas une princesse temporairement mal accompagnée, mais simplement… juste comme tout le monde. Et dans ce monde-là, on ne choisit pas forcément le “top 1% masculin” quand on a décidé de renvoyer le seul homme qui avait accepté le contrat complet : toi, ta personnalité, ton anxiété, et ton chat. Et oui Madame, vous êtes peut-être plus Fiona version Shrek que la princesse Fiona que vous pensiez incarner …
Le résultat ? Une double désillusion. Premièrement, leur mari n’était pas le prince rêvé, mais un homme réel, avec ses limites. Deuxièmement, après la séparation, elles découvrent que le monde extérieur n’est pas une scène où elles jouent les reines, mais un miroir cruel qui renvoie leur valeur réelle.
Certaines femmes ont tellement de mal à accepter la réalité qu’il devient plus simple de justifier leurs actes en qualifiant leur ex de « PN » (lire mon article Pervers narcissique : l’excuse préférée des femmes pour justifier leurs échecs).
Et si ces dames arrêtaientt de repeindre l’histoire ? Si elles disaient, simplement : “J’ai épousé une idée. Et j’ai fui quand elle s’est effondrée.” C’est moins glamour, mais plus honnête.
Les hommes aussi ont leur part de responsabilité
Nuancer ce constat ne signifie pas dédouaner les hommes de tout effort. Un mari n’est pas censé rester figé, assis sur ses acquis, comme si le simple fait d’avoir séduit une femme autrefois suffisait pour dix, vingt ou trente ans. Les hommes aussi doivent évoluer : apprendre, se développer personnellement, se remettre en question, chercher à grandir. J’en parle dans la partie Après le divorce du site.
La différence, c’est que beaucoup d’hommes vivent ces changements de façon pragmatique, sans se demander chaque matin s’ils sont « heureux » ou s’ils « vibrent » assez. Ils agissent, avancent, portent des responsabilités en silence. Ce qui ne les empêche pas d’avoir, eux aussi, à travailler sur leur propre bonheur et à cultiver une vision plus large que le simple quotidien.
Un homme qui refuse d’évoluer s’éteint. Un homme qui évolue sans se renier, en restant fidèle à ses valeurs, devient chaque année plus solide et plus attirant.
Se regarder dans le miroir plutôt que réécrire l’histoire
Bien sûr, il existe des raisons légitimes de quitter un homme — violence, abus, destruction du foyer. Mais ce n’est pas de ça qu’on parle ici. On parle des séparations issues d’une illusion, d’une projection ratée, d’un manque de lucidité au départ.
Le jour où ces femmes accepteront de se regarder dans le miroir, d’assumer qu’elles ont mal choisi, mal évalué ou mal compris, elles arrêteront de transformer leur ex en coupable commode. Et peut-être que les divorces diminueront.
Car la vraie liberté, ce n’est pas de quitter son mari. C’est de choisir en pleine conscience l’homme qu’on épouse.





